Édito

METTRE EN OEUVRE LES MESURES ANNONÇEES, POURSUIVRE LE COMBAT POUR UNE APPREHENSION GLOBALE ET DECLOISONNEE DU SECTEUR ET UN FINANCEMENT A LA HAUTEUR DES ENJEUX

L’année aura été marquée par plusieurs crises :

  • La crise sanitaire depuis maintenant 3 ans,
  • La crise sociale par la perte du pouvoir d’achat et l’inflation,
  • La crise énergétique,
  • La crise de Russie qui nous met dans des incertitudes sur l’avenir.

Notre secteur, les organismes gestionnaires et les dirigeants auront été très préoccupés, subissant une gestion tendue au niveau RH.
Du jamais vu ces quarante dernières années.
Notre secteur n’est plus attractif, de par sa perte de pouvoir d’achat, baisse des rémunérations, un smic qui aura augmenté plus de 160 % alors que les rémunérations auront augmenté de 10 % ces 20 dernières années.

Comment gérer nos établissements et continuer la qualité de services auprès des personnes accueillies, alors que nous n’arrivons plus à recruter, que nous perdons du personnel qualifié ?

L’ UNISSS durant cette dernière année aura œuvré pour permettre de retrouver l’attractivité, en interpellant le gouvernement et sa première ministre, en manifestant à tous les niveaux régional et nationale, en s’associant aux autres grandes fédérations nationales afin de mener un combat commun.

Nous aurons quand même obtenu le SEGUR pour une grande majorité de nos personnels, le combat reste pourtant a œuvré pour les oubliés.

Nous allons obtenir également une augmentation de 3, 5 % rétroactivement au 1er juillet, permettant de rattraper un peu l’inflation.

UNISSS s’est également associé pour être représenté lors des négociations de la CCUE.

L’année, comme vous allez le voir ci-après aura été une année riche de combat mené pour défendre le secteur, qui rappelons-le, est la 4e branche employeur de France.

En effet , depuis de nombreux mois, les acteurs du secteur se mobilisent pour faire reconnaître le rôle du secteur social et médico-social dans le déploiement de la solidarité et la valorisation du vivre ensemble. Rouage essentiel du lien social, il est pourtant invisible aux yeux du grand public et du pouvoir politique, n’apparaissant que ponctuellement au gré d’une actualité rarement positive pour ensuite replonger dans l’oubli.

L’invisibilité du secteur est donc un combat qui doit être mené. Celui-ci impose une représentation collective et une fermeté dans l’action qui a pu faire défaut par le passé. Sans représentation collective suffisamment large, pas de parole crédible auprès des pouvoirs publics pour témoigner d’un large consensus sur les constats et les attentes. Sans action ferme, pas de pression pour imposer des réponses et un agenda pour les mettre en œuvre. Depuis quelques mois, la majorité des acteurs représentatifs du secteur se retrouvent autour de ces exigences, là où, jusqu’il y a peu, chacun, fédérations, unions, mouvements, organisations d’employeurs, agissait dans son périmètre sans se concerter avec les autres, considérant que son domaine d’action était imperméable aux autres. La crise a prouvé la nécessité de travailler ensemble et de multiples actions de lobbying communes ont commencé à créer des modes de fonctionnement et de travail collectif inédits.

Ce que nous défendons ensemble :

  • L’équité de traitement avec le secteur public dans la rémunération des activités sanitaires et la mise en œuvre des différents Ségur ;
  • La revalorisation des oubliés/exclus du Ségur;
  • La compensation de l’inflation et de la perte du pouvoir d’achat pour les salariés du secteur sanitaire, médico-social et social.

Ce qu’il ne faut pas oublier :

  • Le secteur est sous-financé depuis une vingtaine d’années, entraînant notamment une perte de pouvoir d’achat importante pour tous les professionnels (ainsi, le salaire moyen dans le secteur = -25% du salaire moyen des salariés en France);
  • Cette perte de pouvoir d’achat est aggravée par la situation économique actuelle (l’inflation, le coût de l’énergie);
  • Le Ségur a apporté des éléments de réponse qui vont dans le bon sens, mais qui créent des inégalités incompréhensibles et insupportables (les « oubliés »);
  • La traduction récemment annoncée pour le secteur de l’augmentation du point d’indice de la fonction publique va elle aussi dans le bon sens, mais elle n’est pas une fin en soi : en effet, elle est loin de recouvrir la perte de pouvoir d’achat des dernières années;
  • Il faut donc, tout en mettant en œuvre les mesures annoncées, poursuivre le combat pour une appréhension globale et décloisonnée du secteur et un financement à la hauteur des enjeux.